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Michelange et le nombre d'or
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Mathématiques

Par Hervé Loillier, maître de conférence à Polytechnique

l n'existe pas de preuves irréfutables de l'emploi du nombre d'or par les artistes. Des relevés de monuments précis donnent cependant des présomptions fortes, mais la pluralité des schémas proposés rend souvent la situation confuse.

Dessin de tête de
Villard de Honnecourt

uelques rares ouvrages tendent à prouver l'utilisation du nombre d'or — les Carnets de Villard de Honnecourt, architecte du 13ème siècle, attestent de l'habitude de dresser toutes sortes de figures en s'aidant de schémas géométriques, en particulier du pentagone —. L'ouvrage du franciscain Luca Pacioli, De divina proportione, publié en 1496 et illustré par Léonard de Vinci, reflète les préoccupations du milieu humaniste florentin au 15ème siècle. Il met en évidence l'intérêt passioné des érudits et des artistes pour le nombre d'or. L'idée d'un nombre divin, clé de l'Univers, ne pouvait que séduire un cénacle néoplatonicien convaincu de l'existence d'un ordre immuable dans le cosmos, explicable par les nombres.

l faut cependant souligner que deux tendances semblent coexister :

  • l'une, géométrique, privilégie l'emploi de figures régulières, en particulier celles qui introduisent le nombre d'or comme le pentagone.
  • l'autre arithmétique, s'intéresse exclusivement aux nombres entiers, les seuls qui ont la "dignité" de nombre, et préconise l'emploi des seuls nombres entiers pour la mise en harmonie des oeuvres. Ainsi Alberti, architecte et théoricien, propose d'avoir recours aux rapports des cinq premiers nombres entiers, qui correspondent aussi aux rapports musicaux de l'octave, de la quinte et de la quarte.
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