ichel-Ange exerce son génie dans les domaines les plus variés de l'activité artistique ; peinture, sculpture, architecture, poésie, accaparent tour à tour son esprit. Formé d'abord à la peinture dans l'atelier de Ghirlandaio, il préfère très vite se dire sculpteur. Dans sa viellesse, cependant, l'architecture absorbera l'essentiel de ses facultés.
uelle que soit sa discipline artistique, Michel-Ange est possédé par un souffle poétique tragique qui le porte à exprimer sa quête spirituelle à travers la représentation des êtres. Représentation certes ! Mais certainement pas imitation ! Loin de l'imitation - de la mimesis - les figures de Michel-Ange sont au contraire des apparitions puissantes mais accablées, des géants révoltés en proie à la souffrance. Ainsi le propos de l'artiste n'est pas d'abord propos de sculpteur ou de peintre, même s'il en emprunte le détour. C'est une interrogation incessante des rapports entre la forme et la spiritualité, une lutte pour dégager de la matière brute l'esprit qui y est emprisonné. Dans ce combat inégal, l'artiste épuise ses forces ; sa grandeur est de ne jamais renoncer et l'oeuvre témoigne de la tentative prométhéenne de voler son sens à l'art et à l'univers. L'attachement de Michel-Ange à la sculpture s'explique par la difficulté physique de tailler le marbre. Il lui faut le combat acharné de tous les instants, le danger maîtrisé de chaque coup de masse. |